(un exposé sur Francois de Combret et son lobby pour les adoptions internationales)
Publication: “Saptamana Financiara” (“The Financial Weekly”)
Date:lundi October 9, 2006
Type: Investigation / Front page lead
Auteur: Robert Veress
Image from double page spread (P.4/5)
Nombre d’organisations européennes font un lobby puissant pour la reprise des adoptions internationales
Introduction
Ce n’est pas de la charité, c’est du business. La résolution du Parlement européen – adoptée le 10 juillet 2006 et signée par 407 MPE, qui demandait au gouvernement roumain d’autoriser la reprise de l’adoption internationale de 1.092 enfants est motivée par la nécessité de faire des affaires.
C’est le résultat du lobby des ONG et des avocats qui avaient l’habitude de gagner et qui vont (ou pas) gagner presque 20 millions d’euros – enfin ça dépend du succès de leurs actions. Le fer de lance de ces groupes d’intérêt est une personne très importante : François de Combret.
Texte:
Ce Français, dont le nom ne dit rien à la plupart de nos lecteurs, est cependant, une personnalité européenne avec beaucoup d’influence dans les cercles de pouvoir de l’UE. Il fut conseiller personnel de l’ancien Président français Valéry Giscard d’Estaing et secrétaire général du palais de l’Élysée jusqu’en 1981.
M. de Combret, dans sa capacité de directeur de la banque de Lazard, était responsable de la privatisation de Renault, de France Télécom et de l’Aérospatiale, pour ne mentionner que ces exemples-là. Il a conseillé Renault de s’associer à Nissan, il a conseillé l’Aérospatiale de fusionner avec Matra et Daimler aérospatiaux (il a réalisé EADS, European Aeronautic Defence and Space Company) et a conseillé la Sagem de fusionner avec la Snecma (Safran).
Pour le remercier de ses conseils, François de Combret est aujourd’hui membre du conseil de Renault et de Safran. Il est également conseiller expert pour la banque d’affaires UBS, directeur de Nexan Cabling Systems et membre du conseil de Bouygues Télécom. Comme d’autres Européens réussis, M. De Combret est impliqué dans des projets de charité. En 1990, il fonde une ONG appelée SERA (Solidarité Enfants Roumains Abandonnés, dont le but est énoncé dans le titre.)
UN TREMPLIN POUR TABACARU
Six ans après, SERA Roumanie est créée. Officiellement François de Combret n’est pas impliqué dans cette nouvelle structure dont Bogdan Simion, le directeur actuel, dit que “elle a été appelée ainsi en honneur de l’autre SERA qui a déjà beaucoup fait pour les enfants abandonnés en Roumanie”. Ce qui est certain en 1996, c’est que SERA France aura intégralement pris en charge le financement de SERA Roumanie.
En 1997, le président de SERA Roumanie, Cristian Tabacaru est nommée comme secrétaire d’état, de fait président de l’autorité nationale pour la protection et l’adoption d’enfants, avec l’appui direct de M. De Combret qui, par le biais du Président Jacques Chirac, est intervenu et a demandé au Président Constantinescu et premier ministre Ciorbea l’instauration d’une autorité censée veiller à l’exportation des enfants et qui a proposé le nom de M. Tabacaru pour la diriger.
En conséquence, jusqu’en décembre 1999 (quand il a démissionné), M. Tabacaru a installé le célèbre système d’exportation d’orphelins ou d’enfants abandonnés roumains via des ONG, rapportant plus de 90 millions de dollars chaque année (selon des estimations officielles). Bien entendu, SERA Roumanie n’a jamais été impliqué comme intermédiaire pour des adoptions internationales. SERA Roumanie a soutenu un certain nombre de projets concernant l’amélioration des conditions de vie pour enfants abandonnés.
Les projets ont été financés par des fonds privés ou gouvernementaux comme par quelques organismes internationaux (EU via PHARE et la banque de développement du Conseil de l’Europe, la banque mondiale et USAID). SERA France a continué de pomper de l’argent vers SERA Roumanie et un certain nombre d’autres ONG impliquées dans les adoptions. Selon SERA Roumanie, SERA France a contribué 115 millions de francs français depuis 1990. (presque 17.5 millions d’euro au cours calculé le 15 février 2002).
12 JUIN 2006- LA ROUMANIE : GUANTANAMO SELON LE “FINANCIAL TIMES”
33 ONG actifs en Roumanie, dont 6 à titre anonyme, achètent une page de publicité entière dans l’édition du Financial Times du 12 juin pour plus de 100.000 euros. Ils utilisent cette page pour publier un article diffamatoire sous le titre “la crise cachée de la protection d’enfants en Roumanie”. La Roumanie y est décrite comme un “Guantanamo” pour bébés, où des milliers d’enfants abandonnés sont torturés.
L’article dit même que l’état refuse de financer l’enterrement d’enfants infectés par le SIDA. Il critique la législation (en vigueur depuis janvier 2005) et attaque Olli Rehn, le commissaire européen pour l’élargissement, pour avoir dit que la législation roumaine est “en accord total avec les normes de l’UE et avec la convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant”. L’article critique également Emma Nicholson pour sa position forte contre des adoptions internationales et stipule qu’elle essaye d’influencer la politique dans le domaine de la protection de l’enfant, aussi bien en Roumanie qu’en Bulgarie, par le “ High Level Group”, un lobby puissant. Même si les auteurs essayaient de noyer le poisson, il est évident que la demande principale de cet article pétitionnaire soit la reprise des adoptions internationales. L’article finit sur un appel pour aider les enfants roumains et propose de visiter des sites web où des rapports périodiques doivent être publiés par des groupes d’action aux noms quasiment identiques à celle de la liste des ONG signataires de cette page de pub. (voyez la table en bas de page).
Cette observation est à noter puisque aussi bien François de Combret que Bogdan Simion, réclament qu’ils n’y sont pour rien dans cette affaire. Pourtant SERA Roumanie figure sur la liste des signataires.
Les autorités roumaines s’offusquent, Bogdan Panait, le président de l’autorité nationale pour la protection de l’enfance (ANPDC) estime que c’est une attaque contre la Roumanie. “Certains des organismes qui ont signé le document étaient des intermédiaires pour l’adoption internationale avant 2005, leur but est évidemment la reprise de ces mêmes adoptions internationales.”
13 JUIN 2006 – DE COMBRET DONNE UNE CONFERENCE DE PRESSE
Le lendemain de la publication du manifeste contre la Roumanie dans le Financial Times, François de Combret a organisé une conférence de presse à Strasbourg, où il était accompagné de Jean-Marie Cavada et de Claire Gibault, deux MPE français. Pendant la conférence de presse, certaines des allégations incluses dans l’article du Financial Times ont été reprises et le gouvernement roumain était accusé de bloquer les adoptions internationales, particulièrement dans les 1.092 cas d’adoption “qui étaient déjà approuvés”.
De Combret a suscité une émotion terrible, soi-disant parce que ces enfants étaient éloignés de force de leurs familles qui les ont pourtant adoptés “légalement”. De Combret stipule qu’il n’a rien à voir avec l’article du Financial Times et que la concordance entre cette de publication et la date de la conférence de presse “est une coïncidence pure et simple”.
Le gouvernement, par le bureau roumain pour les adoptions (ORA), a réagi aux allégations qui ont été énoncées pendant cette conférence de presse. ORA a publié un document limpide dans lequel il explique, cas par cas, les raisons derrière le rejet des 1.092 dossiers d’adoption. Une synthèse du document a été distribuée aux médias présents dans la salle, on vous en proposera quelques fragments plus bas.
Après la lecture du document et après la vérification de son contenu il est difficile voire impossible de choisir le camp des trois pétitionnaires français. Néanmoins la campagne pour recueillir des signatures afin de reprendre les adoptions internationales est un franc succès.
En un mois de temps le nombre de signataires monte à 408 alors qu’il n’en fallut que 367 signatures pour passer une résolution au Parlement européen.
4-7 JUILLET 2006 – SOUTIEN POUR LA ROUMANIE
Les chefs de la Commission européenne, le président José Manuel Barroso et son vice-président Franco Frattini, indiquent lors d’une conférence de presse organisée à Bruxelles le 4 juillet 2006, que les autorités roumaines ont résolu le problème du droit de l’enfant et du coup les problèmes autour de l’adoption, en accord avec les exigences du Parlement européen.
Le 7 juillet 2006, Emma Nicholson publie un communiqué de presse à Londres, qui prévient ses collègues signataires de la pétition invitant la Roumanie à soulever son interdiction des adoptions internationales, qu’ils ont été trompés.
“La plupart des demandes d’adoption des 1.000 enfants ont été soumises après et non pas avant l’entrée en vigueur du moratoire et ont entre-temps été placés avec des familles et sont, par conséquent, pas même éligibles à l’adoption”. La baronne de Winterbourne demande aux collègues qui ont signé le rapport de vérifier la réelle situation des enfants abandonnés en Roumanie, afin de voir de leurs propres yeux le progrès réalisé après l’entrée en vigueur du moratoire.
10 JUILLET 2006 DES MPE DEMANDENT L’EXPORTATION DES 1.092 ENFANTS
Le 10 juillet 2006, le Parlement européen (PE) adopte une résolution (un rapport écrit avec la puissance d’une recommandation) qui exige que les dossiers en attente soient débloqués sans délai.
Le rapport est signé par 408 MPE dont Pierre Moscovici, le rapporteur pour la Roumanie qui a succédé à la baronne Nicholson il y a deux ans. Moscovici persiste dans sa position sur les adoptions internationales de bien avant qu’il ne soit rapporteur pour la Roumanie. Dans la résolution on peut trouver la même erreur de date concernant les 1.092 enfants. Le moment est placé avant que le moratoire n’entre en vigueur, donc tout 2001. Le rapport contredit quasiment tous les efforts qui ont été entrepris les années précédentes par ces mêmes MPE qui obligeaient la Roumanie de changer sa législation en interdisant des adoptions internationales, sauf en cas d’adoption de la part d’un grand-parent.
Sinon le rapport est en accord avec le paragraphe 23 de la résolution concernant le degré de la conformité de la Roumanie pour l’adhésion à l’UE (qui a été adoptée le 15 décembre 2005), dans laquelle le PE demande au gouvernement roumain de résoudre les demandes d’adoption internationale soumises après l’entrée en vigueur du moratoire. Les MPE allèguent que cette demande a été ignorée.
NOTE DE TRADUCTION (TABLEAU PLACÉ À LA PAGE 4)
La liste des ONG qui ont signé l’article dans “le Financial Times” du 12 juin 2006,
selon lequel la Roumanie est considérée comme un “Guantanamo pour bébés”. La liste des ONG sur le site dont la création est annoncée dans l’article du “Financial Times” du 12 juin 2006.
Blythswood Banat Blythswood Banat
Bridge of Christian Relief Bridge of Christian Relief
Cry in the Dark (UK) Cry in the Dark (UK)
Everyone’s Child Romania Everyone’s Child Romania
FARA Foundation FARA Foundation
Forget-me-not Foundation Romania Forget-me-not Foundation Romania
Foundation for the Relief of Disabled Orphans Foundation for the Relief of Disabled Orphans
Fundatia Casa Mea Fundatia Casa Mea
Fundatia Casa Sperantei Fundatia Casa Sperantei
Fundatia În brate Fundatia În brate
Fundatia Speranta Familiei Fundatia Speranta Familiei
Link Romania Link Romania
Livada Orphan Care Livada Orphan Care
O Noua Viata O Noua Viata
Prietenii Copiilor Prietenii Copiilor
Primavara Copiilor Primavara Copiilor
Reach Romania Lancashire Reach Romania Lancashire
Relief Fund for Romania Relief Fund for Romania
Romanafectus Romanafectus
Romanian Aid Distribution Romanian Aid Distribution
Romanian Orphan Support Effort Romanian Orphan Support Effort
Romanian Relief Romanian Relief
Spurgeon’s Child Care Spurgeon’s Child Care
Ungureni Trust Ungureni Trust
Viata Noua Pentru Copii Viata Noua Pentru Copii
Amici dei Bambini —————————————————————————–
Save Eastern Europe’s Kids —————————————————————————–
Anonymus Charity A Associazione Nuova Speranza
Anonymus Charity B Hand in Hand for Romania, Inc
Anonymus Charity C Haven in Romania
Anonymus Charity D Hope Romania
Anonymus Charity E SERA Romania
Anonymus Charity F Smiles Foundation
18 AOÛT 2006 – DE NOUVEAU, SERA GAGNE LE GROS LOT
L’Autorité Nationale pour la Protection de Droits de l’Enfant (ANPDC) annonce, le18 août 2006, ceux qui ont remporté l’appel d’offre des programmes nationaux pour la protection de l’enfant, d’un montant de plus de 3.7 millions d’euro.
Le grand gagnant des contrats avec ANPDC en cette année est de nouveau… SERA Roumanie. ANPDC a été informé au préalable par l’organisation internationale “Save the Children” (Salvati Copiii) au sujet des insuffisances sérieuses du règlement concernant l’attribution de contrats dans le domaine de la protection de l’enfant. Le règlement est en conflit direct avec la législation courante, il permet aussi bien des interprétations multiples que des arrangements discrets. Dans une note écrite envoyée à ANPCD, les patrons de Save the children Roumanie dressent un inventaire des ONG qui ont gagné les contrats avec ANPCD les années précédentes. En pole position, et de nouveau : SERA Roumanie.
En 2005, SERA Roumanie est désigné pour réaliser trois des six programmes d’intérêt national (PIN) dans le domaine de la protection de l’enfant.
PIN 2, d’un montant total de 2 millions d’euro, devrait viser les résultats suivants :
-sauver 145 enfants handicapés des centres de placement ;
-augmenter le nombre d’enfants handicapés qui bénéficient des services de garderie; (240)
-la fermeture de 4 vieux établissements pour enfants handicapés
-l’augmentation de 16 services alternatifs.
Qu’ont-ils accompli en tout et pour tout ?
-Ils ont construit deux petites maisons et ont acheté un véhicule ‘”Dacia” et un minibus.
Cela étant dit, il est vrai que “For Our Children” (Pentru Copiii Nostri), l’associé de SERA en PIN 2, avait annoncé des constructions (sans mentionner quel genre de constructions) et des voitures acquises (sans mentionner le nombre ou la marque choisie).
PIN 5, d’un montant total de 930.000 euros.
Conditions :
-1.200 personnes professionnelles aptes à recueillir des enfants de moins de 2 ans séparés de leurs familles dans l’urgence
-éviter le placement de 4.600 enfants de moins de 2 ans dans une structure de protection spéciale
-augmenter le nombre de réintégrations de 2.800 enfants au sein de leurs familles et de leurs familles étendues
-augmenter de 600 le nombre d’enfants adoptés au niveau national.
Résultats :
-683 familles d’acceuil ont été formés
-245 enfants de moins de 2 ans ont été placés.
PIN 6, d’un montant total de plus de 660.000 euros.
Conditions :
-incorporer 30 nouveaux services sociaux enfants et familles
-éviter le placement de 300 enfants dans une structure de protection spéciale
-augmenter le nombre de réintégrations de 100 enfants au sein de leurs familles et de leurs familles étendues
-au moins 300 enfants et familles doivent tirer bénéfice des services sociaux de la communauté
Résultats obtenus par SERA dans l’association avec “For our Children”
-96 personnes avec des attributions dans le travail social
-26 services pour empêcher la séparation de l’enfant de sa famille
-il y aurait des projets pour 400 enfants
-l’examen des projets de protection pour 64 enfants
L’écart entre ce qui est exigé et ce qui est accompli est consternant. ANPDC persiste néanmoins de vouloir continuer avec SERA en 2006.
Nous avons demandé à M. Panait pourquoi il persiste dans ce choix, étant donné l’attitude critique de M. François de Combret au sujet de la protection de l’enfance. La réponse serait que l’initiative de M. de Combret adresse exclusivement les demandes d’adoption soumises pendant le moratoire. L’initiative de M. de Combret n’adresse pas la reprise des adoptions internationales en général (…) nous considérons donc qu’il n’existe aucun lien entre le lobby de M. de Combret et la capacité de SERA d’élaborer et de mettre en application des projets logiques et éligibles dans le domaine de la protection de l’enfance. Les résultats coulent de source”.
Au sujet des résultats de la mise en application des projets SERA, l’ANPDC nous a communiqué exactement les mêmes résultats.
L’ANNULATION D’UNE RÉPÉTITION
Robin Nydes, le porte-parole officiel des 33 ONG qui ont signé l’article du FT, a annoncé la publication d’un deuxième article dans le même journal pour la fin de septembre 2006, pile avant le vote final du Parlement européen sur la ratification de l’adhésion de la Roumanie a l’EU. L’article ne paraitra jamais. Nous nous demandons s’il n’y existe un lien entre l’annulation de cette publication et le fait que, ce 18 août, SERA Roumanie a gagné l’enchère organisée par ANPDC. Sur le site web il n’y a aucune mention de l’annulation du second article, mais on mentionne une réunion “amicale” avec M. Panait, le président d’ANPDC le 3 août 2006.
ÉPILOGUE
Le bureau roumain pour les adoptions attend toujours le rapport d’évaluation des enfants qui ont été adoptés internationalement.
Le sort du “groupe 1.092”
En décembre 2001, trois mois après l’entrée en vigueur du moratoire sur les adoptions internationales, le gouvernement de Nastase a décrété que “dans des situations exceptionnelles, dans l’intérêt de l’enfant, certaines pétitions pour des adoptions internationales peuvent être envoyées au tribunal”.
Selon cette décision, 1.115 tels cas exceptionnels avaient été envoyés et 1.003 avaient été approuvés ; 112 enfants ont été retiré des procédures. Le 6 février 2004, le gouvernement roumain décide d’arrêter complètement les adoptions internationales jusqu’à l’application de la nouvelle loi des droits de l’enfant qui entrera en vigueur le 1er janvier 2005 et qui va permettre les adoptions internationales seulement faites par un grand-parent.
Avant, dans une résolution datant du 16 décembre 2004, le Parlement européen a félicité la Roumanie de “répondre aux appels internationaux et aux demandes du Parlement de se conformer aux normes nationales dans le domaine de la protection de l’enfance comme aux règles strictes concernant l’adoption internationale”.
À la même occasion, le PE a suggéré la création d’une commission internationale afin d’analyser les cas en attente signalés par les familles affectées par le moratoire 2001. Cette commission n’a jamais vu le jour.
Le gouvernement de Tariceanu a préféré un “groupe de travail” ministériel interne. Le groupe a commencé son activité en 2005, et les conclusions finales ont été présentées 27 mars 2006. La conclusion était que, quand la nouvelle loi est entrée en vigueur, il y avait 1.399 demandes des adoptions internationales (se rapportant à 1.092 enfants). Ces demandes ont été analysées entre janvier 2002 – février 2004 et il a été décidé qu’elles ne peuvent être considérées comme des cas exceptionnels.
En juin 2004, les familles souhaitant adopter ont reçu une lettre déboutant leur demande.
Voici la situation des 1.092 enfants fin mars:
– 41 enfants avaient été réintégrés dans leur famille biologique ;
– 12 enfants avaient été intégrés dans leur famille étendu (parents jusqu’au 4ème degré);
– 227 enfants avaient été adoptés nationalement (les demandes ont été proposées par les familles roumaines selon la loi antérieure; ils ont eu la priorité)
– 132 enfants sont en cours d’adoption nationale (selon la nouvelle loi) dont 28 enfants en passe d’être adopté par les citoyens étrangers vivant en Roumanie, avec laquelle ils ont établi une relation étroite ;
– 17 enfants ont été déjà adoptés internationalement (ils ont été inclus dans les 1.115 cas exceptés du moratoire)
– 8 enfants ont des tuteurs en Roumanie ;
– 12 enfants deviennent majeurs et peuvent être adoptés comme des adultes (par familles étrangères également) ;
– 90 enfants ne peuvent plus être adoptés parce que la demande avait été retirée ;
– 415 enfants sont pris en charge près un parent adoptif ou ne sont pas adoptables (dans la plupart des caisses, la famille biologique n’accepte pas l’adoption ou il y a un rapport entre la famille biologique et l’enfant et la cour ne considère pas l’enfant adoptable) ;
– 83 enfants sont dans le système de protection de l’enfance (le type de centre de famille) et ne sont pas adoptables – dont 8 enfants qui reçoivent à l’étranger un traitement médical et un enfant étudiant à l’étranger, au sein de familles étrangères qui ont sollicité leur adoption, en accord avec la famille biologique et de ROA ;
– 2 enfants sont morts ;
– 6 enfants sont non-identifiés ;
– 47 enfants qui n’étaient inscrits qu’après l’arrêt définitif des adoptions internationales.
Annexes
Moratoire sur l’exportation
Le système ultra profitable de vente d’enfants roumains aux familles à l’étranger a été apparemment arrêté en octobre 2001, grâce au moratoire qui a en principe mis fin aux adoptions internationales et aux pressions externes, exercées par l’intermédiaire du rapporteur Emma Nicholson, baronne de Winterbourne. En réalité, des centaines de dérogations au moratoire ont été publiées mais le gouvernement de Nastase, a cédé au chantage par des politiciens occidentaux et a néanmoins approuvé des adoptions internationales dans “des cas exceptionnels”. Valentin Macovei, ancien président du Comité roumain pour les adoptions, a admis dans une entrevue à la radio BBC qu’au commencement il n’y avait pas aucun critère pour déterminer les prétendus “cas exceptionnels”. Il autorisait simplement les demandes des familles qui avaient déjà investi beaucoup (des milliers d’euros) pour adopter des enfants de Roumanie. Dans la plupart des cas, cet argent a pris la forme de dessous de table, donc ces investissements ne pourraient pas être récupérés. Les familles se sont organisées, ont bombardé leurs politiciens avec des pétitions écrites qui, par les différents canaux, ont fait écho à Bucarest. Traian Basescu s’est opposé à ce sujet à Nastase dans la course présidentielle de 2004.
Basescu a prouvé, documents en main, que Romano Prodi, président de la Commission européenne à cette période, John Kerry, ancien candidat pour la présidence des Etats-Unis, le commissaire européen pour des droits de l’homme, des membres du Congrès américain, parmi lesquels qui Tom Lantos, Edouard Kennedy et Joseph Lieberman, l’ancien ambassadeur d’Israël à Bucarest, Sandu Mazor, plusieurs ministres français, de fonctionnaires canadiens, Oliviu Gherman, ancien ambassadeur de Roumanie à Paris et le premier ministre d’Andorre ont réussi leur lobby pour que la Roumanie continue son exportation d’enfant.
Il semblerait que les révélations faites par Basescu ont eu comme conséquence une réduction du trafic d’influence mais en cachette les arrangements ont continué. N’oubliez pas, nous parlons d’un marché de presque 100 millions de dollars! Ce marché fait gagner entre 4 et 10 mille dollars aux ONG après l’adoption d’un enfant abandonné même sans respecter les formalités légales.
Jusqu’au 1er janvier 2005 (quand la nouvelle loi a entré en vigueur, interdisant l’adoption internationale à moins qu’un des adoptants soit le grands-parent de l’enfant) 1.092 adoptions ont été lancées.
François de Combret : « premier ministre Tariceanu subit du chantage par les triplets Nicholson-Rehn-Scheele
Photos. (1. François de Combret. 2. Emma Nicholson et premier ministre Tariceanu.) Légende : François de Combret s’autoproclame ami du premier ministre Tariceanu et ennemi de la baronne Emma Nicholson.
Nous avons pensé que la manière la plus facile de parler à M. François de Combret était d’entrer en contact avec SERA Roumanie. Par conséquent nous avons envoyé quatre questions à l’adresse mail de l’organisation, demandant au personnel de les lui faire parvenir. Avec succès. M. de Combret nous a contacté au téléphone et a fait une série de révélations intéressantes, que nous indiquons ci-dessous. Voici les questions que nous lui avons posées et qui ont constitué la base pour notre entretien :
1. Comment réconciliez-vous le fait qu’avec SERA Roumanie (généreusement financé avec de l’argent public roumain) vous agissiez contre les politiques du gouvernement roumain de la protection de l’enfant au sujet de la reprise des adoptions internationales?
2. Vous confirmez que SERA Roumanie soutient la lettre éditée dans “Le Financial Times” du 12 juin 2006 ?
3. Pouvez-vous nous indiquer juste quelques dossiers en voie de validation dans lesquels les adoptions internationales n’ont pas eu lieu, bien que des procédures aient été lancées avant le moratoire des adoptions internationales en 2001 ?
4. Vous pensez que la loi roumaine concernant des adoptions internationales est :
a. Correct ; b. A besoin d’amélioration significative ; c. A besoin d’amélioration mineure ; d. Correct, mais lui a besoin de dérogation, afin de mener les cas en attente ; e. Autre réponse (svp à détailler).
Dans ses réponses, M. de Combret a adressé les deux premières questions, a évité la question numéro 3 avec une référence à l’orphelinat dans Brasov sous le patronage de Ion Tiriac et éliminé tout doute au sujet de ses avis et ses actions : il est certainement en faveur de changer la loi roumaine qu’il considère abusif, et milite pour une reprise inconditionnelle des adoptions internationales.
“Je milite pour la reprise des adoptions internationales !”
“Je ne participe pas à SERA Roumanie, bien que j’aie financé et finance toujours cette organisation. Je n’ai pas été impliqué personnellement dans l’initiative des 33 ONG qui ont publié cet article dans Le Financial Times. Le fait que l’article ait été publié le 12 juin et que le 13 je tienne une conférence de presse à Strasbourg dans laquelle je demande la reprise des adoptions internationales est une pure coïncidence. Ce qui est également une coïncidence est le fait que SERA Roumanie se trouve sur la liste d’ONG sur le chantier mentionné dans l’article. Il n’y a aucun lien entre moi et cette initiative, simplement parce que je n’ai pas été invité à y participer. Si j’avais été invité, je n’aurais pas refusé, bien que j’aie exigé que certains paragraphes de cet article, que j’estime trop durs, soient mis à jour, dans le sens où je pense vraiment que le gouvernement roumain y ait apporté quelques améliorations. Je suis certainement en faveur de la reprise des adoptions internationales et je milite pour que la loi roumaine soit modifiée, parce qu’elle va à l’encontre du meilleur intérêt des enfants et contre la convention de la Haye concernant des droits de l’homme.” (ici nous devons mentionner le fait que suite à notre discussion avec M. de Combret, nous avons de nouveau été contactés par M. Bogdan Simion qui, cette fois, a admis que SERA Roumanie a bel et bien figuré au groupe de signataires d’ONG de l’article dans Le Financial Times, mais qu’il n’a jamais signé pour l’article. Simion a admis la possibilité que SERA pourrait être parmi les ONG qui ont signé à titre “anonyme”. Il a également indiqué que SERA Roumanie avait tiré un bénéfice de 5 millions d’euros du financement gouvernemental et d’environ 3 millions d’euros de financement européen pour les programmes de protection d’enfant.)
“Je suis un ami de M. Tariceanu !”
Je considère la Roumanie comme mon deuxième pays. Je connais son premier ministre Calin Popescu-Tariceanu depuis beaucoup d’années et je le considère un ami. Nous nous sommes rencontrés parce que nous sommes tous les deux impliqués dans l’industrie automobile. Il est totalement d’accord avec moi, mais je comprends quand il me dit qu’il doit se conformer aux règles imposées par Bruxelles. Qu’il subit un chantage de la part de Madame Nicholson, M. Olli Rehn et Ambassadeur Scheele. Il doit sacrifier des milliers d’enfants afin de réaliser le but de la Roumanie d’entrer dans l’UE. Une fois que la Roumanie est dans l’UE, les conditions seront considérablement modifiées. Il est scandaleux que la Roumanie soit le seul pays européen qui n’interdise les adoptions internationales bien que ce soit le pays avec le nombre le plus élevé d’enfants abandonnés. En outre, dans les discussions informelles avec M. Panait (Bogdan Panait, président de l’autorité nationale pour la protection des droits de l’enfant), Mme Theodora Bertzi, (président du bureau roumain pour les adoptions) et avec des dirigeants locaux pour la protection sociale d’aide et de l’enfant, j’ai réalisé qu’ils partageaient mes points de vue et pensaient exactement comme moi. Néanmoins leur point de vue n’importe pas aux yeux de Bruxelles. Mais maintenant les choses vont changer.”
“Emma Nicholson est folle!”
“Mme Nicholson a un problème personnel. Tout le monde sait qu’elle avait adopté un enfant d’Irak et qu’elle avait bâti son image publique autour de cette adoption et que plus tard, après environ dix ans, quand cet enfant a grandi et pouvait s’exprimer, il a dit qu’il avait été élevé dans des conditions difficiles. C’avait été un échec personnel pour Mme Nicholson, ce qui l’a affectée. Par conséquent elle a décidé que les adoptions sont une mauvaise chose et a depuis tout fait pour lutter contre. La malchance de la Roumanie a été quand elle a été nommée rapporteur ici. Elle aurait été nommée en Bulgarie, Lettonie ou n’importe quel autre pays, il est certain que les choses se seraient produites de la même manière. C’est la vérité, Mme Nicholson est folle, elle a tordu l’image de la Roumanie. Et elle nuit toujours à l’image de la Roumanie. Regardez ce qui se produit avec l’orphelinat de Brasov, sous le patronage de M. Ion Tiriac duquel Mme Nicholson se sent très proche. Vous savez qu’il y avait eu un scandale avec des petites filles de l’orphelinat de M. Tiriac’s que quelques familles d’Italie ont voulu adopter. Quand le dossier de l’adoption était devant la Cour européenne pour des droits de l’homme, Madame Nicholson y est allée et a témoigné contre des adoptions internationales. De quelle manière était-elle connexe à ces cas? Elle est allée à l’orphelinat. Excellent. J’ai essayé d’y aller là aussi mais j’ai été interdit d’accès. Et maintenant, vous voyez, il plante des accusations sérieuses, c’est vraiment révoltant.
“Les bureaucrates de Bruxelles dissimulent un trou de 150 millions d’euros”
Mme. Nicholson est aidée par quelques bureaucrates de Bruxelles qui refusent de voir la vérité. Il y a une fonctionnaire, une dame des Pays Bas dont le nom m’échappe… Elle est convaincue qu’en Roumanie le problème des enfants a été résolu. Je y suis allé et j’ai expliqué qu’en effet du progrès avait été accompli, mais que néanmoins il reste beaucoup d’enfants en souffrance. Je lui ai demandé de venir en Roumanie et de voir pour elle-même. Elle a répondu qu’elle n’en avait pas besoin. Elle m’a dit: “Vous avez tort. Mes experts énoncent le contraire.”
Ces prétendus experts sont d’anciens fonctionnaires publics convertis en conseillers ; ils sont appelés par la dame mentionnée ci-dessus et entendent: “va en Roumanie, faites ce qui vous semble bon et présentez-moi après un rapport dans lequel vous dites ceci et cela.”
Et ses conseillers lui disent ensuite exactement ce qu’elle veut entendre.
J’ai fait appel au supérieur hiérarchique de cette dame, un prince, de Lobkowicz. J’ai organisé une réunion, et à ma grande surprise, quand je suis entré dans le bureau, la dame hollandaise était présente également. J’ai demandé à lui parler en privé, mais il a refusé, arguant que la dame était autorisée à me parler à ce sujet. J’ai donc parlé en vain, la conclusion restait la même.
Malheureusement, ces bureaucrates européens sont embarrassés d’admettre que le cas de la Roumanie est sérieusement défectueux : pendant sept ans, entre 1990 et 1997, l’UE a pompé autour de 150 millions d’euros en Roumanie, pour la protection des enfants abandonnés. Et vous savez ce qui avait été fait de cet argent ? Ils ont peint les murs des orphelinats. Personne ne sait où la plupart de cet argent a disparu, qui en a profité ?
Ils sont bien obligés de réclamer que le problème ait été résolu pour éviter de devoir vérifier comment cet argent avait été dépensé.
“Cristian Tabacaru a été nommé à ma recommandation”
“En 1997, quand M. Chirac est venu à Bucarest, j’ai attiré son attention sur la situation des enfants. Il l’a mentionnée au Président Constantinescu, et le président a demandé au premier ministre Ciorbea de me contacter. Quand j’ai parlé à M. Ciorbea, j’ai expliqué qu’un département pour la protection de l’enfant devrait être installé. Il est d’accord, et il me demande si je connais quelqu’un de qualifié pour ce travail, et j’ai donc recommandé le jeune, bien que très compétent président de SERA Roumanie, M. Cristian Tabacaru. Ainsi M. Ciorbea a nommé comme secrétaire d’état M. Tabacaru qui est parvenu, pendant les deux années en service, à changer la vieille loi communiste dans le domaine de la protection de l’enfant, agissant pratiquement à l’encontre de l’Union européenne. Et l’UE s’est fâchée et a envoyé Mme Nicholson, et pour dire quoi ? Elle vient nous dire que tous les Roumains sont des voleurs et des corrompus.
Pourquoi les adoptions internationales devraient être interdites seulement en Roumanie, et non dans d’autres pays voisins?”
“Je porte une lourde responsabilité!”
“J’admets le fait que je n’ai pas agi pendant ces années (1997 – 2001) quand tant d’abus ont été commis et que l’adoption est devenue big business. C’est une responsabilité morale lourde que je dois supporter. Mais vous devez vous rendre compte que j’ai fait ce que j’ai pu. Je ne peux vraiment pas être impliqué 24 heures sur 24, j’ai mes propres enfants que je dois élever, j’ai d’autres jobs et d’autres responsabilités.”